[Rpg] Belle journée d'Hiver... à la bibliotèque. [Danny&Ellie]

Posant brusquement son front contre la table, Ellissandre poussa un soupir harassé. Cela faisait plus d’une heure déjà qu’elle était à la bibliothèque de Port Angeles, en train de travailler sur une dissertation dont elle ne voyait pas le bout. Les enseignants avaient toujours le chic pour leur gâcher leurs temps-libre. Et elle voyait Danny d’ici une demi-heure, se renseigna t’elle après un vague regard à l’horloge murale. Retenant un second soupir, Ellie passa une main sur son visage, et se demanda vaguement à quoi elle ressemblait. Sans aucun doute, elle avait ses cheveux blonds en bataille, et devait avoir l’air fatiguée. Peut-être même, pour achever le tableau de pauvre miséreuse, possédait-elle des cernes, qui seraient vite comblées par une bonne nuit de sommeil. Sommeil qu’elle n’avait pas eut au cours de la nuit précédente, étant de surveillance dans les bois.

Se redressant et s’appuyant contre le dossier de la chaise, la jeune blonde s’étira, tout en observant les environs. La plupart des tables étaient occupées, par une ou deux personnes griffonnant sur une feuille quelques commentaires sur le livre qu’elles tenaient de l’autre main. Sans doute des lycéens studieux qui, comme elle, étaient obligés de faire un devoir plutôt que de pouvoir sortir sous le soleil extrêmement rare de Port Angeles, surtout en hiver.

S’accoudant à nouveau sur sa table, Ellie saisit son crayon de papier et, non-motivée par sa dissertation, commença à noircir de dessins la marge de sa feuille de brouillon. Cependant, un brusque raclement de chaise la fit sursauter, et, avant qu’elle ait pu tourner la tête, une voix lui renseigna de l’individu face à elle. Un sourire vint alors fleurir sur ses lèvres, lui faisant oublier sa rancœur face à l’enseignant tyrannique. Levant les yeux, elle en rencontra deux couleur océan.

- Hey chaton ! Je sais que je t'ai manqué, mais pas obligée de pleurer ! rigola-t-il.

Ellie fit une petite moue moqueuse. C’est vrai qu’il lui avait manqué, cet abruti, pensa t’elle affectueusement. Mais elle n’allait pas l’avouer si facilement. Pointant le jeune homme du bout de son stylo, elle déclara, un sourire amusé sur le visage.

« Je ne comptais pas pleurer, mais tu peux le faire, si tu en ressens le besoin. »

Le jeune brun lui offrit un doux sourire, avant de demander, plus sérieusement, comment elle allait. Ellissandre fit mine de réfléchir. Elle savait exactement comment elle se sentait. Mais il fallait qu’elle trouve une façon de l’énoncer de façon qui passe pour drôle, et non dramatique. Une ampoule s’alluma soudainement dans sa tête, avant qu’elle ouvre ses bras, se montrant ainsi.

« Et bien, vois-tu, j’ai un air de chien galleux, avec mes cheveux bizarrement coiffés ainsi que ma tête de déterrée. Mais sinon, tout va bien. » plaisanta t’elle. « Et toi, Mister Jones, comment te sens-tu ? Je suis sûre que tu as roupillé toute la matinée. » déclara la lycéenne, peu certaine cependant de son affirmation.

Attendant une réponse du jeune homme, elle reprit ses gribouillages, dessinant fleurs, soleil, paysages paradisiaques – un rêve pour les habitants de Forks – ainsi que quelques croquis de visages en tout genre, de gens inconnus comme des personnes croisées au lycée.

La jeune fille profita pleinement du doux baiser que lui offrit Danny durant quelques secondes. Elle ne pouvait pas le nier, il lui avait manqué. Définitivement. Lorsqu’il se recula, elle ne put s’empêcher d’avoir un sourire, qu’elle qualifiait d’idiot, sur le visage. Observant en silence leurs doigts entremêlés, elle apprécia le contact avec la peau du jeune homme. Le toucher le rendait vivant, car par moment, elle craignait que ce ne soit qu’un rêve.

Saisissant à nouveau son stylo – par pur réflexe artistique -, elle inscrivit rapidement, à côté du dessin du brun, la date de la journée en petit. C’était une chose qu’elle appréciait, pour que quand elle regarde ses dessins dans les jours ou semaines qui suivaient, elle sache quand ils avaient été réalisés.

Tournant la tête vers son petit-ami, elle le contempla quelques secondes, avant de lui dire.

« Tu es en avance. Pas que ça me contrarie, mais ça m’étonnes de toi. » plaisanta t’elle. « D’ailleurs, tu m’étonnes de jours en jours. »

Ellissandre ne put retenir un petit rire à la remarque du brun. Une petite boule de surprise… C’était mignon comme appellation. Danny la regarda, un superbe sourire sur son visage. Il était éblouissant. Et Ellie se sentit flattée que ce sourire lui soit adressé. Tournant les yeux sur ses feuilles de brouillon, il poussa un petit soupir, avant de déclarer, sur un ton neutre.

« Ca avance doucement mais surement. Il me reste deux sous-parties à faire, ainsi que la conclusion. Mais bon… J’en ai un peu marre, donc je finirais plus tard. »

Elle fit un clin d’œil à Danny et, délaissant la main de celui-ci, rangea rapidement ses affaires dans son sac à bandoulière. Puis, elle se tourna à nouveau vers le brun avant d'énoncer, joyeuse.

« Je suis tout à toi. »

Ellie suivit sans rechigner son petit copain, ne lâchant pas le moins du monde sa main. Elle dut cependant la délaisser pour rentrer dans la voiture. S’asseyant, elle mit promptement sa ceinture, par habitude. Elle tourna alors le regard vers Danny, qui l’embrassa délicatement sur la joue, avant de manœuvrer pour sortir de son emplacement. A ce contact, les joues d’Ellie prirent une jolie teinte rosée, et la jeune fille se demanda vaguement pourquoi il était si câlin aujourd’hui. Pas que ça la dérange, loin de là. Regardant par sa fenêtre, elle entendit Danny lui demander si elle avait une destination particulière à proposer. Mais son attention fut accaparée quelques secondes sur leur drôle de voisin, auquel elle n’avait pas du tout envie de le chatouiller. Retournant son visage vers son petit copain, elle lui fit un joli sourire.

« Je ne sais pas trop… » murmura t-elle.

Le jeune brun lui demanda alors, d’une voix dissimulant mal son excitation, si elle voulait passer chez lui, ayant un cadeau à lui donner. Jetant un coup d’œil au feu et voyant que celui-ci était toujours rouge, Ellie se pencha vers le brun avant de l’embrasser à la commissure de ses lèvres.

« Ca marche ! » déclara t’elle, tandis qu’elle se reculait, laissant le champ libre à son amoureux pour redémarrer, le feu étant passé au vert.

Danny entraina la jeune fille à sa suite dans la demeure, lui tenant la main. Sa tension était palpable. Ellie aurait pu croire qu’il était très énervé s’il n’avait pas été aussi doux avec elle. Après avoir saisit sa veste et l’avoir mit dans un placard, ils montèrent tous deux dans la chambre du brun. Alors que le brun posait son sac sur sa chaise de travail et saisissait sa guitare, Ellie observa une nouvelle fois la pièce. Elle aimait beaucoup l’endroit, un univers très musical avec les posters de différents groupes, ainsi que les photos, mettant en scène le jeune homme à différents stades de sa vie ou alors de moments passés avec des amis.
S’asseyant sur le lit suite à un geste de son petit-ami, elle replia une de ses jambes sous elle, ne laissant au contact du sol plus qu’un pied dépourvu de chaussures – enlevées à l’entrée. Danny commença à gratter les cordes, et se mit à chanter, de sa voix veloutée, de douces paroles en harmonies avec les notes. Les paroles étaient émouvantes et pleines de vérité. Ellie en avait la gorge serrée tellement elle trouvait cela beau. Lorsque la chanson prit fin et que le jeune homme, déposant sa guitare, l’embrassa avant de lui dire qu’il l’aimait, Ellie se sentit à deux doigts de craquer. Comment un garçon aussi bien était-il tombé amoureux d’elle ? La jeune fille ne se posait jamais de questions comme cela, ayant confiance en elle habituellement, mais là, sans doute le manque de sommeil la mettait à fleur de peau. De ce fait, quelques larmes se mirent à couler sur ses joues, qu’elle essaya de retenir, en vain. Se penchant à son tour vers son amoureux, elle déposa un baiser au goût salé sur ses lèvres.

« Moi aussi, Danny. Je t’aime. »

Se reculant légèrement, elle essuya du bout des doigts les larmes qui continuaient de couler, intarissables. Elle émit un petit rire, consciente qu’elle passait pour idiote et – il faut se l’avouer – à bout. Prenant une grande inspiration, elle s’éventa rapidement des mains, les yeux encore humides, avant de rassurer le brun qui la regardait bizarrement.

« Ca va, ça va… je gère… » déclara t’elle, un sourire aux lèvres.